Le tracé retenu couvre plusieurs axes stratégiques allant du rond-point d’Ambohimangakely jusqu’à la Rocade, des routes menant au Rova via Ambatonakanga et Andohalo, mais aussi des points chauds comme Mahamasina, Behoririka, Tsimbazaza, Itaosy, Anosizato ou encore le By pass. Même des zones secondaires comme la brèche d’Ampatsakana, la route du Mausolée ou les abords du Palais des Sports sont concernées. Une sorte de “mise en beauté express” qui, si elle est bien exécutée, pourrait enfin atténuer les douleurs quotidiennes des usagers.
Rafistolage
Mais dans les ruelles de Tana, les avis restent partagés. « On ne va pas cracher sur de meilleures routes, mais si c’est juste pour impressionner les invités, ça ne sert à rien », lâche Solo, chauffeur de taxi de longue date, habitué à zigzaguer entre les nids-de-poule et les embouteillages interminables. Pour de nombreux habitants, cette soudaine mobilisation soulève des interrogations. Pourquoi faut-il attendre une conférence internationale pour réparer ce qui aurait dû l’être depuis des années ? Et surtout, ces travaux seront-ils pérennes ou ne dureront-ils que le temps d’une poignée de photos officielles ? « On espère que cette fois, ce ne sera pas du rafistolage à la va-vite », souffle Hanitra, mère de famille à Itaosy, qui redoute de voir le bitume se désagréger à la première pluie. Malgré tout, l’optimisme pointe le bout de son nez. Si l’organisation du sommet peut servir de catalyseur à des chantiers qui traînaient depuis trop longtemps, alors pourquoi pas. Encore faut-il que la qualité suive. Car au fond, ce que réclament les citoyens, ce n’est pas une vitrine temporaire, mais une ville où l’on peut enfin circuler sans slalomer entre les trous.